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La charte
des droits de la parturiente.
Le Parlement européen :
A – Considérant
que, dans la plupart des cas, l'accouchement a perdu son caractère
spontané et naturel en raison, souvent d'une médicalisation inutile,
B – Considérant que la science médicale traditionnelle
n'a jusqu'à présent, pas toujours été en mesure d'aborder l'accouchement
comme un événement physiologique naturel,
C – Considérant que cette altération de l'image de l'accouchement
a permis le développement de modèles d'assistance qui répondent aux
besoins de l'organisation médicale, mais pas toujours à ceux de la
mère et de l'enfant,
D – Conscient que la structure sanitaire actuelle conduit
dans de nombreux cas à compliquer l'accouchement et le travail qui
le précède, multipliant les besoins d'intervention médicale,
E – Conscient qu'à la suite de tout cela, les femmes
sont souvent dans l'impossibilité de vivre activement l'événement
de l'accouchement et la rencontre avec l'enfant :
1
– Demande que chaque naissance soit protégée
depuis le début de la grossesse jusqu'à l'accouchement, par une Charte
des droits de la parturiente.
2 – Demande par conséquent que la Commission présente rapidement
une proposition en ce sens prévoyant :
- la création d'une fiche obstétricale reprenant les données relatives
à la grossesse et mise à la disposition de la femme et des personnes
qui l'assisteront pendant et après l'accouchement ;
- la participation, avec le partenaire, à des cours de préparation
à l'accouchement pour connaître le déroulement de la grossesse et
de l'accouchement du point de vue physique et psychique ainsi que
les techniques et les méthodes d'accouchement en usage ;
- l'insertion dans le cadre des accords syndicaux de clauses donnant
à la femme enceinte et à son partenaire la possibilité de participer
à ces cours pendant les heures de travail ;
- le choix du lieu (domicile, hôpital) et des modalités (position)
de l'accouchement ainsi que du type d'allaitement ;
- l'assistance à domicile en cas d'accouchement à domicile ;
- la possibilité d'accoucher au moment opportun, c'est-à-dire sans
que l'accouchement soit accéléré ou retardé, et donc même en-dehors
des heures de travail normales du personnel, le dimanche, la nuit
et les jours fériés ;
- la présence pendant les douleurs et pendant l'accouchement d'une
personne choisie par la parturiente, si possible son partenaire
;
- la possibilité pour la femme enceinte d'être consultée sur les thérapies
et les traitements qu'elle doit subir ainsi que sur les risques
que présentent d'éventuelles thérapies de remplacement ;
- la possibilité pour la mère d'avoir, pendant toute la période d'allaitement,
le nouveau-né à côté d'elle, de le nourrir suivant ses propres exigences
plutôt qu'en fonction des horaires des hôpitaux ;
- la possibilité pour le père ou d'autres personnes de la famille de
rendre visite à l'accouchée et au nouveau-né sans restrictions d'horaires.
3 – Demande en outre que
les institutions sanitaires concernées :
- encouragent et diffusent la connaissance des pratiques de l'accouchement
à domicile ;
- vérifient les niveaux d'assistance et garantissent aux accouchées
le droit à la vie privée et des traitements sanitaires adéquats
;
- procèdent à une requalification et à une réaffectation de leur personnel
dans la perspective de l'accouchement à domicile ou suivant des
pratiques non prévues par les structures sanitaires actuelles ;
- encouragent, pendant la période d'allaitement, des rencontres entre
des personnes spécialisées et les accouchées en vue de la formation
de ces dernières en matière d'allaitement, de puériculture, d'hygiène
périnatale et de contraception ;
- fassent en sorte, par d'éventuelles restructurations, que des services
de pathologie néonatale soient installés à côté de ceux d'obstétrique
et que des locaux communs soient réservés aux activités prévues
aux points 2b et 2d ;
- fournissent périodiquement des données sur la morbidité et la mortalité
périnatales et maternelles, sur les modalités des accouchements,
sur l'utilisation de médicaments au cours de la période de travail
précédant l'accouchement ainsi que des données statistiques sur
la population assistée.
4 – Charge son Président
: de transmettre la présente résolution aux gouvernements des Etats
membres, à l'UNICEF et à l'OMS en les invitant à la diffuser parmi
les associations et les organismes sanitaires intéressés.
Cette Charte n'est pas ratifiée en France, et par conséquent,
pas appliquée. Voici un extrait d'un rapport de l'Organisation Mondiale
de la Santé "Santé de la mère et du nouveau-né : les soins
liés à l'accouchement normal" :
"Sous l'effet du phénomène
mondial de l'urbanisation croissante, les femmes sont beaucoup plus
nombreuses à accoucher dans des services d'obstétrique, qu'elles aient
un accouchement normal ou compliqué. La tentation existe de traiter
tous les accouchements systématiquement avec le même niveau élevé
d'intervention requis par ceux qui se révèlent compliqués. Il s'ensuit
malheureusement toute une gamme d'effets négatifs, dont certains ont
des incidences graves… La sage-femme semble être le dispensateur de
soins de santé le plus approprié et du meilleur rapport coût-efficacité
pour les soins pendant une grossesse et un accouchement normaux, y
compris pour l'évaluation des risques et la reconnaissance des complications."
Bien entendu, il n'est pas question ici de proposer
une image romantique d'un accouchement à domicile "comme jadis",
la sage-femme demandant au mari préoccupé de faire chauffer la marmite
d'eau… Non. L'intérêt est de redonner la place qui leur revient aux
parents, à la sage-femme, et à l'enfant qui naît. La loi Evin votée
en 1991 et permettant l'accès aux plateaux techniques obstétricaux
aux sages-femmes libérales pour la pratiques des accouchements, n'est
pas appliquée en France.
Une sage-femme ayant ainsi suivi durant toute sa grossesse une future
mère ne peut l'accoucher que dans de très rares cas (1 seule à Metz
et région). Le lien de confiance qui s'est créé est brutalement interrompu
; le travail de préparation peut être totalement ignoré par le personnel
de l'hôpital qui ne connaît pas la parturiente, qui suit un règlement
applicable à toutes, sans tenir compte du type d'accouchement conseillé
ou souhaité.
Les derniers chiffres de l'OMS sont sévères. La
France détient le triste record européen de la mortalité maternelle,
avec un taux de 13 pour 100.000 (soit cent décès par an), contre 6
au Portugal et 0 en Suède. Elle occupe également le 10ème
rang des pays de la communauté en matière de mortalité infantile,
et ce en dépit de sa médecine parmi les plus chères du monde. (Statistiques
INSERM)
N'y
a-t-il pas là matière à réflexion ?
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Nous, parents, que recherchons-nous ?
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Quelles sont nos priorités, nos désirs, nos peurs
face à l'ensemble des étapes que représente une naissance ?
C'est à partir de ces questionnements que nous travaillons
et que nous agissons.
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